Des économistes à côté de la vraie vie

 

Le 23/05/17, sur France INTER, l’économiste Dominique Seux se félicite de la loi de l’offre et de la demande qui s’applique aujourd’hui au beurre. En effet, son cours est passé de 2 500€ à 4 500€/tonne en raison de pénurie. Finalement, aujournd’hui, en conclut-il, voilà un bel exemple d’économie concrète : tout le monde est heureux notamment les éleveurs …

Sauf que pour les éleveurs, c’est toujours des prix bas en lait et il faudrait signaler à l’économiste qu’il n’est pas dans la vraie vie !

Présent à une réunion d’info annuelle du Crédit Agricole le 6 avril dernier à Angers, un lecteur d’Argos rapporte la conclusion de l’orateur, l’économiste Jean-Marc Daniel : « c’est par le travail qu’on s’enrichit ». Cela a suscité des tonnerres d’applaudissements de la part des agriculteurs, souligne mon interlocuteur. Ce dernier, lors de la séance de dédicaces de l’économiste, est venu lui rappeler que 3 agriculteurs sur 10 gagnent en moyenne moins de 354€. Réponse : « ils n’ont qu’à faire autre chose. On a 600 000 agriculteurs aujourd’hui, nous n’en avons besoin que de 100 000. Les autres doivent faire autre chose. Le lait de Nouvelle Zélande arrive aujourd’hui dans nos ports à un prix inférieur à notre coût de revient. Pourquoi s’embêter à produire ce que l’on peut acheter moins cher ? De toute façon, je ne veux pas payer mon litre de lait plus cher ». Cynisme surréaliste, l’économiste a prix l’exemple de Besnier. « Ce gars là est parti de rien du tout il y a 30 ans. Grâce à son travail, il a bâti une fortune ».

Quant à l’économiste de l’INRA Vincent Chatellier, il a créé un émoi dans les campagnes en déclarant « si un producteur de lait ne s’en sort pas à 340€, il faut qu’il se pose des question ». A suivre…

 

Cet article provient de l’Editorial de Monsieur Guy Laluc journaliste et éditeur de ARGOS « Rendre public  ce qui voulait rester caché. »

Revue de Presse -Communication Agricole mai 2017

Commentaires