La banque, prêteur professionnel informé, formateur, compétent dans son domaine d’activité et partant bien averti (pour preuve « le guide de l’installation » édité par le Crédit Agricole et autres informations ou dépliants publicitaires ventant les qualités de leurs techniciens), se doit d’examiner sans à priori les demandes de prêts, en toute impartialité , honnêteté , avec le sérieux et l’attention qu’elle revendique.

Si elle accepte de financer les projet qui lui sont proposés, ce doit être qu’en toute franchise elle y croit.

Dès lors, elle a l’obligation de prendre en compte, dans son étude préalable, les capacités d’autofinancement , les investissements prévisibles à effectuer, ainsi que les aléas, climatiques, économiques, voire imposés ultérieurement par les politiques françaises ou européennes, en bref tout ce qu’elle conseille et exige de ses clients, producteurs agricoles non professionnels en matière financière.

Si donc après son analyse objective et indépendante elle s’engage librement à donner une suite favorable aux demandes qui lui sont présentées, elle laisse croire aux emprunteurs non spécialistes que leurs projets peuvent être viables et que le financement qu’elle leur propose est bien adapté ou adaptable aux investissements engagés. ( sauf bien sûr fraude caractérisée des emprunteurs, qu’elle ne manquerait certainement pas de soulever !).

En conséquence elle ne peut et ne doit pas se défausser de ses responsabilités dans les financements qu’elle accorde.
Tout comme les emprunteurs,elle peut se tromper elle aussi.
Mais elle peut aussi mentir et tromper son client, ce qui n’est pas un délit, mais doit être civilement condamnable et réparable..

Acculer ses clients, les culpabiliser, nier ses responsabilités et trop souvent les pousser à se suicider, ce n’est pas reconnu comme un crime et reste donc impunissable.

C’est seulement indigne et honteux.

Car c’est bien elle, la banque, professionnel conscient et averti,qui prend les petits emprunteurs en otage, qui les dupe et les rend esclaves, qui les harcèle, les dépouille, les désespère,les ruine et insiste jusqu’à les tuer.
Mais cela n’est pas condamnable, car très souvent, certes désolée et en pleurant, la Justice lui donne raison.
Mais c’est leurs fautes, il se défendent mal !
Bien sûr, c’est une victoire non glorieuse et facile, la raison du plus fort restant toujours la meilleure…
Bien sûr, il sera dit que c’est la faute des Petits qui ne savent pas s’organiser ni se défendre.
Bien sûr ils seront accusés de produire trop de lait en poudre, pas assez de beurre, pas assez de légumes bio, d’utiliser trop de pesticides, etc…
Alors bientôt que leur restera-t-il ?
Inviter des zadistes pour empêcher la vente judiciaire de leur terre?
Vivre en autarcie pour ne pas gonfler le déficit français par des exportations de viande, de céréales, de fruits et de légumes de pays moins scrupuleux ?

Quel avenir pour nos Petits producteur ?

 

Francine Desmet

31/01/2018

 

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