Sauver la nature

 

Sur 8 pages, LA VIE 24/05/2018 développe les conclusions du Muséum et du CNRS quant à la disparition des oiseaux. Elle est liée à l’intensification des pratiques agricoles notamment depuis 2008/2009. Fin des jachères, surfertilisation nitratée et développement des néonicotinoïdes sont pointés par les deux organismes. Une étude terrain menée par le CNRS à Chizé (79) met en cause usage des pesticides et uniformisation des paysages. Sur cette zone atelier du Poitou, Vincent Bretagnolle suit 400 agriculteurs de toutes pratiques culturales et mise sur la réduction des intrants. On peut augmenter le rendement avec moins de pesticides et d’azote, assure-t-il tandis que les mesures agro-environnementales adéquates peuvent faire revenir la biodiversité, ajoute le pragmatique chercheur.

Au-delà du constat navrant de la disparition de la biodiversité et que « le monde agricole a abîmé les sols », LE FIGARO MAGAZINE 25/05/2018 souligne la démarche écologique d’un couple d’éleveurs en Auvergne. De même, « des dizaines d’autres agriculteurs partout sur la planète » vont dans ce sens mais les réformes et les subventions tardent. Ainsi, aujourd’hui, un agriculteur engagé dans l’agroforesterie bénéficiera de moins d’aides de la PAC et encore il a fallu attendre 2005 pour que les parcelles agroforestières soient éligibles au versement d’aides PAC, note l’hebdo. Dans LE FIGARO 30/05/2018, un historien de la Sorbonne regrette « la disparition de l’agriculture paysanne et des jardiniers de l’espace qu’étaient les paysans ». Pour lui, « l’agriculture moderne » avec « une armée de Docteur Folamour de l’agronomie […] conduit à la mort symbolique des paysans ; à la disparition des animaux de basse-cour et des animaux des près, désormais enfermés […] ». Il considère que « plus d’élevage sortira des usines à viande pour revenir aux prairies si abondantes dans notre pays, plus la vie sauvage, notamment le couple inséparable insectes-oiseaux sera préservé ».

Dans une tribune d’une page dans LIBÉRATION 20/06/2018, un écologue et une écrivaine naturaliste sont effarés devant ce qu’ils appellent un crime contre l’humanité avec la destruction de la nature. « Comment allons-nous continuer à produire des fruits et légumes sans insectes pollinisateurs ? ». Dominique Lang, dans LA CROIX 19/06/2018, assure que les insecticides utilisés dans les champs mais aussi dans les maisons, sont une bombe à retardement et « leur usage massif et continu a souvent eu l’effet de contaminer l’eau potable et les tissus adipeux ». Pour l’auteur, il faut signer l’armistice avec la nature.

Remarque fort pertinente de Jean-Pierre Simon, agriculteur haut-marnais qui s’oppose à l’enfouissement des déchets nucléaires de Bure dont le combat est mis en valeur dans LIBÉRATION 14/06/2018 : « chimie, lobbys, crise de la vache folle… Cela fait 20 ans qu’on colle tout sur le dos des paysans qui sont des fusibles »…

 

Editorial Guy Laluc « Rendre public ce qui voulait rester caché. »

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