En octobre cela fera un an que nous avons écrit une « lettre ouverte » à tous les représentants de l’Etat Français. « Lettre morte » devrions nous écrire maintenant. Avons-nous été entendu ? Nous sommes en droit de poser la question.

Il a été mis en place les Etats Généraux de l’Alimentation. Ces EGA valent pour l’avenir. Nous ce qui nous importe c’est aujourd’hui et demain, c’est l’urgence. La situation n’est plus vivable et qui sait si demain nous serons encore présents.

Ces EGA sont une grande messe qui ne servira que les lobbyistes, les grandes enseignes et les syndicats.

Nous sommes toujours dans l’impasse d’une agriculture qui se meure. Nous assistons, nous aussi, démunis, au « licenciement » de notre agriculture. Le fait est que l’on ne nous laisse pas décider de notre avenir. Alors que nous sommes les premiers concernés. On nous fait quitter notre métier, déserter notre campagne, avec la honte de n’avoir pas pu l’honorer.

Nous avons souvent partagé publiquement nos positions sur la stratégie des filières, sur l’organisation de la chaîne de production et ses rapports de force, ou soulignée l’ineptie d’un horizon agricole qui serait uniquement intensif, productiviste, et de facto destructeur.

Créer des fermes usines est souvent, et malheureusement, l’envie d’une agriculture libérale. Il ne s’agit plus d’élever des animaux et de produire de l’aliment, il s’agit de produire de la matière animale au plus vite et au coût le plus bas. Dans cette perspective, humains et animaux sont les mécanismes d’une machine à anéantir la dignité et les sentiments. C’est pourquoi après avoir abdiqué à défendre leurs animaux et leur métier contre les modernisateurs, les éleveurs et les producteurs, suicidaires ou fatalistes, abandonnent aujourd’hui un métier dépourvu de grandeur et d’âme. Produire pour détruire et non plus pour vivre.

A vouloir être plus gros plus grand ne finirons-nous pas comme la grenouille face au bœuf ?

Monsieur de la Fontaine

Le monde est plein de gens qui sont pas plus sages :

Tout bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs,

Tout petit Prince a des Ambassadeurs,

Tout Marquis veut avoir des Pages.

Pourquoi ne pas vouloir une agriculture spécifique, Française et ainsi arrêter de vouloir s’américaniser ? La France est en termes de qualité et respect des règles environnementales une des plus performantes. Continuons nos efforts et faisons de la France un pays riche de son agriculture.

C’est pourquoi l’association « Les Elles de la Terre » et l’association « Mouvement National Des Éleveurs de nos Régions » continuent de rencontrer des élu(e)s afin d’alerter et d’évoquer les difficultés du quotidien que vivent les agriculteurs et agricultrices. Les députés Madame Stella Dupont (Angers 2ième circonscription) et Monsieur Denis Masséglia (Cholet). Merci à eux pour leur accueil et leur attention. Nous attendons maintenant d’être écoutés.

Laurence Cormier 19 septembre 2017

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