Vers le déconfinement mental
» Il faut reconnaître le rôle des agriculteurs « , martèle TELERAMA 15/04/2020. Oui mais pendant ce temps, les affaires continuent de plus belle pour les industriels et distributeurs.
Un éleveur gersois m’a montré avoir livré de belles Blondes d’Aquitaine » au poil luisant » à Bigard pour recevoir 2€ du kilo de carcasse, soit moins cher que de la pâtée pour chien ! Les producteurs doivent vendre avant de produire et ne plus seulement écouler leurs productions, ce verbe désignant d’ailleurs » vendre jusqu’à l’épuisement « . Épuisement de produit ou du producteur ? Et si les consommateurs, informés de telles pratiques, agissaient pour faire payer cher ces industriels !
Quant aux grandes surgfaces, elles se refont une santé avec notamment des augmentations de prix et donc de marges importantes surtout en fruits et légumes et en farine, comme le relèvent de nombreuses associations de consommateurs
Alors que des milliards d’euros tombent du ciel pour sauver la santé des populations, Fabrice Nicolino imagine un plan de 30 milliards par an pour l’agriculture. Dans CHARLIE HEBDO 15/04/2020, il décrit une nouvelle politique qui accoucherait de paysans nouveaux : » des artistes, à la fois agronomes agiles, attentifs, attentionnés, connaissant tout du sol qui leur est confié. Ils bougent, ils se parlent, ils vivent, ils envoient leurs gosses à l’école, qui rouvre. Et ils achètent dans les commerces locaux, qui rouvrent aussi « . Et ces paysans abandonnent les pesticides de synthèse, ajoute le journaliste-écrivain, dont la posture est malheureusement souvent trop clivant à ce sujet. Ces nouveaux paysans empêcheront le chaos climatique, économiseront l’eau et protégerons oiseaux et insectes conclut-il.
Le journaliste n’a pas à croire ou ne pas croire, il doit constater sur le terrain. Or, certains ont anticipé et sont déjà ces nouveaux paysans. Ils s’en portent si bien que leurs enfants sont empressés de leur succeder. D’autres sont moins avancés mais ils sont en chemin. Pour d’autres encore, il est difficile voire inconcevable de se remettre en cause par rapport à ce qu’exige la société d’autant que les consommateurs sont parfois incohérents comme l’a prouvé la file de voitures de 3 kilomètres aux abords d’un MacDo d’Île de France !
Toutefois, s’affranchir du « système », se réapproprier son métier et décider en toute autonomie mais en réseau, voilà un chemin vers un déconfiement qui rend heureux…
Editorial Guy Laluc » Rendre public ce qui voulait rester caché. «