Avec 60 000 visiteurs en plus au salon de l’Agriculture, les plus de 12 heures de visite du Président, les plus de 4000 animaux, etc. L’agriculture n’afficherait donc que des plus alors que les moins s’ajoutent au niveau des comptes des exploitations.
Et le bio qui fleurit dans tous les médias annoncerait un nouveau printemps, faisant croire que tous vont ainsi être sauvés !
Les tenants de l’agriculture conventionnelle s’affolent devant cet engouement qui attire de plus en plus d’agriculteurs. Pour eux, il s’agit de continuer à produire classiquement pour que vivent l’amont et l’aval, parfois tant bien que mal. Au lieu de démontrer que leur modèle a un avenir, ils vont chercher des poux dans la tête des bios.
Mais ceux-ci n’ont rien à voir avec leurs prédécesseurs chevelus soixante-huitards dont certains n’étaient pas trop ragoûtant. Assurément, les nouveaux bios se lavent, même les cheveux. D’ailleurs, dans une assemblée, rien ne les distingue des autres. Ou plutôt si.
Ils ont la tête haute et ils sourient. Oui, sans en faire l’apologie, il y a une vraie réalité. Les producteurs bio sont généralement bien plus heureux qu’en conventionnel. D’ailleurs, rares sont les suicides parmi eux !
Et pourtant, il faut avoir beaucoup d’humilité car tout peut très vite basculer. D’ailleurs, l’ex-Société des Agriculteurs de France devenue Agridées, à l’occasion d’un colloque d’il y a quelques jours, anticipe à propos de la résilience de la filière bio, et ce alors que les coups (bas) ne sont pas encore tombés. Les industriels et les commerçants guettent la faille espérant trouver une abondante offre et à bon marché à l’import. Coïncidence, le législateur européen va leur servir sur un plateau bio dont ils rêvent.
Animée par l’excellent Jean Harzig, VEGETA-BLE, la revue spécialisée de la filière fruits et légumes a levé un gros lièvre bio passé un peu inaperçu entre cerises et courgettes dans l’édition de février. Cette revue spécialisée se fait l’écho d’une longue diatribe du Collectif pour la Conformité qui regroupe « une cinquantaine d’organisations européennes de producteurs, syndicats, centres de recherche ». Visé, un nouveau texte adopté en conseil et en commission de l’Agriculture du Parlement européen en novembre 2017 qui va permettre à des pays tiers de signer des accords commerciaux d’équivalence autorisant des dérogations à l’obligation de conformité ! En clair, des pays tiers pourraient nous envoyer des productions bio favorisant l’utilisation de produits phytos, fertilisants et techniques de production interdites en Europe.
12 pays sont en passe de signer un tel accord en plus du Chili qui en a déjà paraphé un. Ainsi, Argentine, Australie, Canada, Costa-Rica, Inde, Israël, Japon, Suisse, Tunisie, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande et Corée du Sud pourront bientôt nous envoyer ce bio révolutionnaire.
Voilà une logique, relevant assurément davantage du pathologique que du biologique.
A bon entendeur…
Revue de Presse Guy Laluc
« Rendre public ce qui voulait rester caché »