Situation difficile pour les exploitations bovines en 2016
L’Observatoire de l’endettement et des trésoreries permet d’avoir un suivi régulier des résultats des exploitations bovines depuis 2013. Deux échantillons, représentant 2 périodes de clôture (hiver et été) sont suivis annuellement. Les élevages sont répartis sur 3 bassins : le Grand-Ouest, le Massif Central (Cantal) et le bassin Charolais « historique » (Saône et Loire). Le suivi des exploitations est réalisé grâce aux partenariats durables, entretenus avec 4 centres comptables : AFOCG, AS71, Cerfrance Alliance Massif Central et COGEDIS.
Prés de 900 comptabilités d’exploitations, bovins lait et bovins viande, constituent l’échantillon des clôture d’hiver (octobre-décembre) analysé entre 2014 et 2016.
Il en ressort
LA TRÉSORERIE DES EXPLOITATIONS LAITIÈRES TOUJOURS EN DÉGRADATION
La situation difficile des exploitation laitières, mise ne évidence les années passées continue des’aggraver. En lien avec un prix du lait toujours plus bas, l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation) déjà insuffisant est encore en baisse en fin d’année 2016 : -65€ EBE/1000 litres en 2 ans, soit -35% dans le Grand Ouest et -54€ EBE/1000 litres en Montagne, soit -27%. Les annuités sont toujours élevées et le revenu disponible des exploitations reste faible : -15 000€ annuel/UTH (Unité de Travail Humain) familiale. Les exploitations n’ont aucune marge de sécurité depuis 2 ans. Dans le même temps, les investissements diminuent et les dettes court-terme augmentent. Les éleveurs du Grand-Ouest ont recours aux emprunts pour refinancer leurs investissements passés et leur trésorerie. Les annuités seront donc en hausse les prochaines années, et il faudra de nombreuses années pour que les exploitations retrouvent une situation financière saine.
Ainsi, 40% des exploitations de l’échantillon (tous bassins) sont dans une situation critique : endettées à long et moyen terme et avec une trésorerie nette globale négative. Cette proportion s’élève à 51% dans le Grand-Ouest.
AUCUNE AMÉLIORATION POUR LES EXPLOITATIONS ALLAITANTES
La situation économique et financière des exploitations allaitantes se stabilisent, mais ne s’améliore pas en 2016. En moyenne, l’EBE est constant depuis 3 ans. Malgré des annuités qui n’augmentent pas, le revenu disponible annuel reste faible : – 17 000€ dans le Grand-Ouest et en Montagne et – 24 000€ / UTH familiale dans le bassin Charolais historique. Ainsi les prélèvements privés restent faibles (- 15 000% dans le Grand-Ouest) et sont utilisés comme variable d’ajustement pour conserver une petite marge de sécurité. Le niveau de dettes court terme et fournisseurs est très élevé : + 70 000€ dans le bassin Charolais.
Depuis 3 ans, les exploitations en situation critique (endettées à long et moyen terme et avec une trésorerie nette globale négative) représentent 13% de l’échantillon.
Tous ces chiffres et ces résultats font tourner la tête. C’est pourquoi il ne faut pas oublier que l’Agriculture Française est le pilier de la société d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Elle est garante de la biodiversité qui préserve la qualité du sol, de l’eau et des paysages.
Les agriculteurs sont acteurs de la vie économique et sociale.
Nous représentons
- 3,6% des actifs
- 18% des emplois (directs + induits)
- 54% de la surface nationale
En moyenne un agriculteur nourrit 60 personnes (15 en 1960) et façonne plus de 50% des paysages.
Depuis 70 ans l’agriculture assure
- l’autosuffisance alimentaire : garante de paix
- la sécurité alimentaire
La France est le deuxième pays au Monde pour la sécurité sanitaire.
Laurence Cormier
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2017 08 14 Article Observatoire 14-16-Hiver