Comment disparaître !

Comment disparaître !

La définition des noms « Agriculteur » « Paysan » (encore moins) n’auront plus lieu d’être. « Gérant » sera plus approprié.

Un nouveau prêt pour les exploitations.

Soutenus par les groupes Avril et InVivo, des chercheurs réfléchissent à une alternative au système bancaire actuel, pour financer les exploitations agricoles : le prêt Finagri sera testé en 2018 en Nouvelle-Aquitaine et dans le Grand Est.

Le projet mobilise des chercheurs de l’Inra pour le volet agricole, mais aussi des juristes et praticiens de banques de l’Institut de l’administration des entreprises (IAE) pour le volet financier. Réunis au sein de la chaire Finagri, financée par les groupes Avril et InVivo, tous ces acteurs planchent depuis plusieurs mois sur la conceptualisation de mécanismes de financement innovants destinés aux exploitations agricoles.

« La chaire a pour ambition de diversifier et pérenniser les sources de financement des exploitations agricoles. Autrement dit, de trouver des alternatives au système bancaire actuel », explique Alix Bell, chargée de mission de la chaire Finagri, conviée à présenter le projet, le 25 août 2017, à l’occasion du congrès de l’Association des chambres d’agriculture de l’Arc atlantique (AC3A), à Rochefort (Charente-Maritime).

 Comment cela pourrait marcher

Le dispositif s’appuierait sur une plateforme d’investissement concentrant différentes catégories d’investisseurs, qu’ils soient publics ou privés. « Ce pourrait être des investissements issus du Feader, du plan Juncker, ou encore des investisseurs comme la Banque européenne d’investissement, la BEI, ou des investisseurs publics et privés, comme les coopératives. »

Plus concrètement, un agriculteur, aidé par une agence de conseil technique et financier, estime ses besoins en investissements. Une fois son projet évalué et monté, il est soumis à la plateforme d’investissement, en vue d’une souscription à un prêt Finagri. Seule obligation pour l’agriculteur : ces investissements doivent avoir pour objet l’amélioration des performances économiques, environnementales et sociales de son exploitation. Ces performances seront strictement évaluées au fil du temps, à l’aide d’indicateurs.

Les prêts Finagri présenteraient des taux d’intérêt faibles, « car si les taux bancaires sont faibles aujourd’hui, on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve », des durées longues, « particulièrement intéressantes dans le financement des bâtiments d’élevage », poursuit Alix Bell.

Le mécanisme s’articulerait sur un modèle de fonds de dettes, qui serait garanti par les autorités communautaires. « Cette garantie, via le Feader, imposerait une mise en œuvre administrative à l’échelle des régions ». « À terme, nous souhaitons introduire des « green bands », des produits financiers construits sur des éléments extra-financiers, à savoir des indicateurs à caractère environnemental. »

Les premiers tests à la fin de 2018

Une première réflexion a été lancée dans deux régions pilotes : le Grand Est et la Nouvelle-Aquitaine. Dans les deux cas, des groupes de travail ont été montés : ils rassemblent des représentants des conseils régionaux et des acteurs économiques agricoles locaux. L’objectif poursuivi par la chaire Finagri est la mise au point d’un projet pilote pour la fin de 2018.

Rosanne Aries
En Nouvelle-Aquitaine, quatre filières soumises à diagnostic

En Nouvelle-Aquitaine, un diagnostic de l’agriculture régionale a été réalisé, afin de définir une stratégie, en collaboration avec le conseil régional et les acteurs économiques locaux. Pour l’heure, quatre priorités ont été retenues : la filière des palmipèdes, le maraîchage, la viticulture et la filière bovine.

« À l’heure actuelle, nous sommes en train de déterminer les exploitations agricoles de la Région qui, au regard de leurs caractéristiques, doivent être encouragées à investir pour faire évoluer leurs pratiques », explique Alix Bell. Un travail est mené en parallèle avec la BEI et la commission européenne pour identifier les défaillances de prêts bancaires proposés actuellement dans la Région. C’est la condition requise pour que l’Union européenne accepte (ou pas) de garantir les prêts Finagri.

« Dans un second temps, nous estimerons le volume financier nécessaire. C’est un gros travail d’enquête, indispensable pour nous permettre de motiver les investisseurs privés. »

Article pris dans La France Agricole du 28/08/2017

http://www.lafranceagricole.fr/actualites/gestion-et-droit/investissement-un-nouveau-pret-pour-les-exploitations-1,2,74726067.html

 

Commentaires